Amélia Handerson ◘ Life is a drink and love's a drug

Once Upon A Time...

Un cri. Des pleurs alors que le soleil est entrain de se lever. Des lumières, des sons, des mains qui me touchent, une odeur familière. Puis doucement, tout est beaucoup moins agressif. Ma mère porte si bien ce beau sourire... Elle a de quoi être comblée, doublement. Je n'étais pas la seule à avoir vu le jour ce 23 avril. J'avais un frère, nous étions de faux-jumeaux. Et j'aimais à lui rappeler que j'étais la première née. Il s'appelle Matthew, et il a toujours eu une grande place dans ma vie. On comptait l'un sur l'autre, surtout que nos parents n'étaient pas toujours présents. Ils avaient des métiers à plein temps, notre mère était chirurgienne tandis que notre père était lui avocat. Matthew et moi c'était l'amour vache, mais aussi la personne en qui j'avais le plus confiance. Nos disputes ne duraient jamais bien longtemps... Mais on ne pouvait pas s'empêcher d'entrer en conflit, sûrement à cause de nos forts caractères. Mon enfance avait été étrange, les absences répétées de mes parents n'avaient pas été simple à gérer. Avec le temps, j'ai appris à me débrouiller par moi-même. Chacun suivait sa voie... Je décidais de faire le même métier que mon père: avocate. Je m'étais lancée dans le droit, plutôt encouragée par mon père. Durant mes études, il a été beaucoup derrière moi, me faisant réviser les codes judiciaires. Il avait contribué à ma réussite... Matthew lui avait choisi la médecine, ce qui aurait pu plaire à ma mère, et pourtant ce ne fut pas le cas. Il ne se destinait pas à être un grand chirurgien comme ma mère, ce qui lui déplaisait... J'étais entre les deux, observant, sans rien pouvoir dire. Le plus difficile fut encore le déménagement de mon frère à Los Angeles.

Love...

Je gravis rapidement les échelons grâce à mon père. Il avait énormément d'ambition pour moi, et je n'avais pas de raison de contester. Même si cela n'allait pas durer... Mon père me fit rencontrer un procureur, âgé de plus de 15 ans de plus que moi. Il paraissait gentil aux premiers abords, même si il devenait de plus en plus insistant avec moi. Je repoussais sans cesse ses avances, il avait en plus une réputation de tombeur. Mon père, ma mère, des collègues me parlaient de lui sans cesse, essayaient de me rapprocher de lui. Il en profitait alors... Lors d'un moment de faiblesse et de solitude, il m'avait agressée sexuellement dans mon propre bureau. J'avais tellement souffert de cette soirée... Tellement au point que je ne voulus plus jamais remettre les pieds au bureau. Je décidais alors de changer de boîte, même si je ne travaillais plus avec mon père. Peu de temps après, je rencontrais un jeune homme, il était chef d'entreprise. Ce fut différent... Le coup de foudre. Même si il me fallut du temps avant d'être complètement "bien" avec lui... A 26 ans, je décidais de quitter le cocon familiale pour emménager avec lui. Tout se passait assez bien, même si mes parents n'approuvaient pas toujours mes choix, et notamment concernant mon amoureux. Un an et demi plus tard, on décidait de se marier. Un mariage heureux, le plus beau jour de ma vie. Il se plaignait souvent de mes longues journées de boulot, de mes absences répétées pour des rendez-vous extérieures, des sorties que l'on faisait de moins en moins. A tel point, que plus le temps passait, plus on se disputait. La situation devenait difficile entre nous... Et puis, sans que je m'y attende, un petit miracle avait opéré: un bébé. Ma décision était prise: j'allais passer moins de temps au boulot. Je donnais naissance à un petit garçon, Gabriel.

... And pain.

J'étais heureuse, et obnubilée par ce petit être. Il prenait tellement de place dans ma vie. Du jour au lendemain, mes objectifs, mes ambitions professionnelles ont été remis à plus tard. Je voulais donner de mon temps à mon fils. Peut être un peu trop... Au point de délaisser mon mari. Il supportait sans rien dire, pensant sûrement qu'il me fallait quelques mois pour m'y faire. Mais il était loin du compte. Au bout d'un an et demi, il commençait à fréquenter d'autres femmes, jusqu'à ce que je le découvre. J'eus tellement mal... Mais je me rendais compte du mal que je lui avais fais. Nous étions fautifs autant l'un que l'autre. J'ai essayé de lui pardonner, mais c'était au dessus de mes forces. Pour notre bien à tous les deux, nous décidions de mettre un terme à notre mariage. C'était mieux que ça se termine maintenant de manière calme, que plus tard après de multiples disputes. Je décidais de vivre encore à Seattle, pour que Gabriel puisse encore voir son père. Mais les choses se compliquèrent rapidement... Mon "violeur" refit son apparition. Il savait que je vivais seule avec mon fils, et a tenté d'en profiter à nouveau. Sans prévenir qui que ce soit, je suis partie à Los Angeles rejoindre mon frère, avec Gabriel dans les bras. Le petit garçon de deux ans ne comprend pas toute l'histoire... Et ne connait pas énormément son oncle et parrain Matthew. Je sais que j'en demandais beaucoup à mon frère. Et le soir, où je tapais à la porte de chez lui, pas maquillée, pas coiffée, pas en forme, je savais qu'il était le seul à pouvoir me réconforter et m'aider.